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Le Sort

Démarré par LeDupontesque, 19 Janvier 2015 à 20:01:49

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LeDupontesque

Ici le Sort nous enchante de ses aventures des siècles passés, mais pas que.



LeDupontesque

Nikolas ne parvenait tout simplement pas à s'habituer à cette nouvelle demeure. Pourtant, il pouvait s'enorgueillir d'être le recordman absolu du déménagement... après Noé peut-être qui, s'il avait peu déménagé, revendiquait un déménagement d'ampleur... biblique.
Mais cette nouvelle maison, il ne s'y faisait pas. Ce n'était pas la propriété en elle-même, il avait acquis là un splendide manoir du début du 19e siècle dans la banlieue chic de Cambridge, entouré de bois et d'un golf qu'affectionnait l'élite de la ville. Les murs étaient jeunes, mais le style était une copie appliquée d'un château victorien. L'ouvrage en lui-même lui convenait, alors ce devait être le continent qui lui déplaisait. Il n'était venu que très rarement aux Amériques. À chaque fois, l'Europe lui avait rapidement manqué. Pourtant, ces derniers temps, le climat européen qu'imposait le Reich commençait à l'étouffer. La proposition de traverser l'Atlantique lui était apparue comme une heureuse opportunité, la promesse d'aventures nouvelles.
Non, ce qui minait le collectionneur, c'était que le déménagement ne s'était pas passé comme prévu. La Fondation Westlidden n'avait pas tenu tous ses engagements et une partie conséquente de sa bibliothèque s'était égarée entre Prague et New York. Devait-il en blâmer le Professeur Grupmann qui avait coordonné le déménagement ou redouter qu'une tierce partie ait œuvré pour lui dérober son bien ? Il savait que les espions allemands de l'Ahnenerbe le surveillaient depuis un moment. L'un d'entre eux avait même trouvé la mort, chez lui, à Prague.
Deux jours qu'il est revenu de cette ville livrée au chaos qu'est devenue Londres, Nikolas profite des flammes réconfortantes de sa cheminée, installé dans un profond fauteuil qui l'a suivi depuis la Tchécoslovaquie et avant l'Allemagne. Il relit un à un des documents éparpillés sur le sol autour de lui, des liasses de documents douaniers ou de récépissés de livraison que lui a remis la Fondation. Si ces documents sont fiables, le container manquant a bien quitté Prague, mais n'est pas arrivé à Florence, là où il était supposé le faire. Il pourrait se rendre en Italie pour approfondir l'enquête, mais il redoute de faire le voyage pour pas grand-chose. Il pourrait aussi y envoyer Frantisek, son majordome, mais ce serait l'exposer si l'Ahnenerbe est effectivement là-dessous. Il songe aussi à utiliser les cristaux de Delphes... mais les visions sont généralement trop imprécises. À moins qu'il ne fasse appel à un contact en Italie qui puisse lui rendre ce service...
Ses yeux parcourent le long inventaire des ouvrages disparus. Il accroche sur un titre : « La croisade d'Olivier de Thermes ». Aussitôt sa poussiéreuse mémoire prend un curieux raccourci...
- - -
1495, Grenade, Espagne. À la faveur de la nuit juste tombée, les frères du Monastère de Cartuja sont réunis à la chapelle pour les prières vespérales. Nicolas (ou Nicholas, Nikolas ? Impossible de se souvenir de la manière dont on l'appelait alors) a fait mine de se joindre à ses hôtes, mais s'est discrètement éclipsé. L'objet de son pèlerinage en ce lieu n'est point spirituel. S'il a traversé l'Europe, c'est pour la bibliothèque de l'Emir Nazer Ben-Ahmar qui régnait sur le Califat de Grenade, avant que la Reconquista ne le chasse. Les traces de la présence arabe sont encore fraîches, seules quelques dizaines d'années se sont écoulées. Il a eu connaissance de la passion de l'Emir pour les anciens textes lors de recherches en Orient sur les traces d'un chevalier peu orthodoxe ; Olivier de Thermes, qui combattit lors de la 2nde Croisade et fût plus tard suspecté de catharisme et de propager des  idées impies.
Les moines gardent précieusement les trésors arrachés à Ben-Ahmar pendant sa déroute. La porte de la bibliothèque est verrouillée par un mécanisme de fer. Cela amuse beaucoup l'alchimiste pour qui la confection de l'acide est la base même de l'art ; V.I.T.R.I.O.L.. Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem disait la maxime que répétaient ses maîtres. Tout cela est bien lointain, pourtant le vitriol est toujours utile quand il s'agit d'aller au cœur des choses... Sous l'action de l'acide sulfurique, le mécanisme fume et s'amollit, si bien que Nicolas n'a aucun mal à forcer la porte. À l'intérieur de la petite cellule, il entreprend de consulter les ouvrages amassés à la lueur de sa bougie. Excité par les merveilles qui se bousculent sous ses doigts, il n'entend pas les pas qui avancent dans le couloir, et réagit trop tard quand les ombres de plusieurs individus portant des torches commencent à danser sur les rayonnages chargés de manuscrits. Trois personnages menaçants lui bloquent la sortie ; l'un d'eux est un homme de haute lignée, portant l'épée au côté et des armoiries germaniques estime Nicolas, les deux autres sont des religieux engoncés dans des aubes noires, caractéristiques de la Sainte Inquisition Espagnole. Les flammes font ressortir la dureté et la violence de leurs visages.
« Gut ! Vous suivre était une option bien utile finalement, Herr Flamand » lance l'aristocrate. Il braque ses yeux d'un bleu polaire sur l'alchimiste, savourant l'effet déstabilisateur qu'il vient de produire en énonçant le nom de son interlocuteur.
« Nous avons l'honneur de nous connaître, s'enquiert Nicolas ?
Moi oui, mein freund, je suis vos travaux et vos recherches avec intérêt depuis un certain temps. Depuis Reims pour être précis, avant que vous ne quittiez la France, et votre patronyme, pour Bruges.
Vous êtes bien renseigné, Herr...
Freiherr Otto Von Rahnovre » précise le chevalier, accompagnant sa présentation d'une courbette appuyée. « Et ces messieurs ( il désigne les deux sinistres inquisiteurs), appartiennent à une vénérable institution qui sera très intéressée par ce que cache votre chemise. »
Le couloir s'était rempli d'hommes d'armes. On s'était emparé de lui, on lui avait arraché ses vêtements, révélant les écritures cryptiques du Mage Hermes tatouées sur son corps. La suite avait été expédiée, si l'on peut dire. La justice de l'époque ne différait pas forcément beaucoup de celle d'aujourd'hui sinon que l'arbitraire était moins maquillé sous le verbiage et le légalisme. On y gagnait beaucoup en temps. Nicolas avait été convaincu de sorcellerie dans la semaine. Il n'avait pas résisté à la question – a quoi bon ? – et son bûcher avait été monté un lundi matin. Ce Von Rahnovre s'était très probablement emparé du butin de Ben-Ahmar entre temps. Pour l'Alchimiste, ce fut la découverte, fort désagréable de la crémation. Un souvenir cuisant...
- - -
De nos jours, dans son salon de Cambridge, Nikolas Flaviën s'étonnait de la clarté et de l'à-propos de sa mémoire centenaire. Otto Von Rahnovre, Otto Rahn, cela peut il être une coïncidence ? L'évocation de cet archéologue allemand dans la note trouvée sur le sorcier Weisthor ne lasse pas de le confondre dans des abîmes de perplexité. Il avait déjà entendu parler de ce Rahn au cours de la dernière décennie ; l'homme s'est bâti une réputation, on prétend que c'est, entre autres, un spécialiste de la question du Grââl – encore un lien avec Olivier de Thermes – ils ont même été en concurrence pour l'acquisition de certains documents. Apprendre qu'il appartiendrait à L'Ahnenerbe ne le surprenait même pas. En revanche, Otto Von Rahnovre, un nom vieux de plus de quatre siècles, voilà un souvenir qui remonte à point nommé.



nunch

Du coup puis-je faire appel à ce fameux "contact d'Italie" pour essayer de savoir ce que sont devenues mes caisses manquantes ?

LeDupontesque

Effectivement, tu connais un commissaire priseur en Italie. Un homme avec qui, il y a de nombreuses années, tu as fait affaire et qui t'es redevable de ne pas s'être fait arnaqué par un faussaire très adroit.
Tu redoutes d'apprendre sa mort jusqu'au jour où tu reçois enfin une réponse à ton courrier. Sa lettre t'apprend que l'homme est toujours alerte même s'il n'est plus en activité. Heureusement que votre échange n'est qu'épistolaire, s'il avait fallu le rencontrer en vrai, expliquer que le temps t'avais épargné n'aurait pas été aisé.
Livio est un homme âgé, mais il a gardé l'esprit vif. Il te promet d'enquêter si tu lui fais parvenir en échange quelques denrées rationnées dans l'Italie de Mussolini (fils).
Deux semaines plus tard, tu harcèles Frantisek à chaque fois que le facteur passe. Quand enfin la lettre arrive, tu la déchires en deux dans la précipitation.
Livio a du se montrer très insistant auprès des douanes, largement corrompues. Et il acquiert la certitude que les caisses incriminées ne sont jamais arrivées à Rome.
Mais le vieil homme n'en restera pas là. Il pousse l'enquête jusqu'au transporteur commandité par le Fondation. Il t'explique que tes caisses étaient escortées mais que le train a été arrété et fouillé à Dolni Dvoriste en Tchécoslovaquie, par la douane ou l'armée. L'information n'est pas très claire. En tout cas, tes caisses ont été réquisitionnées à ce moment là. Et le transporteur n'a pas osé demander des comptes.



nunch

C'est sûrement Otto Rahn qui a fait intercepter ma caisse. Je n'ai plus de contact en Tchécoslovaquie qui pourrait m'en apprendre plus ?

Parallèlement, je relis le livre « La croisade d'Olivier de Thermes » et j'approfondis mes recherches sur Olivier de Thermes lui même et ses idées soit-disant impies.



LeDupontesque

Tu gardes évidemment des contacts en Tchécoslovaquie. Des contacts dont la loyauté n'est pas assurée. Donc, les employer comporte une part d'inconnue car tu te doutes que l'on te cherches encore à Prague.
Quand au livre "La croisade d'Olivier de Termes", voici un résumé. Tu te doutes que les écrits qui t'ont échappé en 1495 devaient être autrement plus riches d'enseignements.



LeDupontesque




nunch


LeDupontesque




LeDupontesque

Oui, ok. C'était aussi une ruse pour te relancer.  ::)
T'fais quoi ?



nunch

Citation de: LeDupontesque le 01 Juin 2015 à 21:24:37
Oui, ok. C'était aussi une ruse pour te relancer.  ::)
T'fais quoi ?
J'avais compris mais plus d'idée... j'ai l'impression d'être dans une impasse. :/
Les cristaux de Delphes c'est foireux ?

LeDupontesque

Citation de: nunch le 01 Juin 2015 à 23:44:52
Citation de: LeDupontesque le 01 Juin 2015 à 21:24:37
Oui, ok. C'était aussi une ruse pour te relancer.  ::)
T'fais quoi ?
J'avais compris mais plus d'idée... j'ai l'impression d'être dans une impasse. :/
Les cristaux de Delphes c'est foireux ?
En fait tu as plein d'options:
- Aller là-bas toi même
- Envoyer Frantisek
- Utiliser un contact pas très sûr à Pragues
- Utiliser les cristaux de Delphes (pas foireux, hasardeux)
- plus tout ce que tu peux imaginer d'autre.

Aucun choix de "fiable à 100%" - C'est ça la vie d'aventurier!



LeDupontesque

Je relance la machine histoire d'avoir avancé avant la prochaine session.



nunch

Citation de: LeDupontesque le 07 Octobre 2015 à 10:50:31
Je relance la machine histoire d'avoir avancé avant la prochaine session.
Je vais d'abord tenter la méthode des cristaux de Delphes en deux sessions:
- une en me concentrant sur le bouquin qui me manque
- l'autre en me concentrant sur Olivier de Thermes

LeDupontesque

La cérémonie se déroule dans le fumoir. Tu as donné congé à Frantisek pour être certain de ne pas être dérangé.  Installé dans un profond fauteuil du 18e siècle, tu laisses les volutes des différents composés qui se consument dans l'encensoir se diffuser dans l'air et pénétrer tes poumons.
L'odeur de la fumée de sauge supplante toutes les autres et rapidement une torpeur s'empare de ton esprit. Impossible de focaliser son attention tandis qu'un léger tournis emporte le décor autour de toi. Tu contrains ta volonté à rester focalisée, à se fixer sur un but : ta collection.
Et bientôt le miracle se produit ; les cristaux de Delphes accomplissent leur œuvre, abolissant les frontières entre le monde matériel et celui des esprits. Un flash. Une vision brutale manque de t'arracher au fauteuil. Tu vois des couloirs sinistres ; une lumière crue, électrique ; et des voies étouffées. On parle russe. Le tournis s'intensifie et il t'est difficile d'appréhender ce qui défile sous tes yeux. Tu perçois des caisses, dans un entrepôt. Ces caisses, se sont les tiennes, tu en es certain. Il te faut faire des efforts surhumains pour clarifier ta perception, mais tu parviens à gagner en netteté. Sur l'une des caisses, on a peint grossièrement une inscription en russe : Рассвет 17D. Рассвет, tu sais que c'est du russe et que cela veut dire « aube » ; Tu as déjà entendu cela récemment.
Tu en es à ces réflexions lorsqu'une force invisible percute ton esprit. En une fraction de seconde, toutes tes visions s'effacent. Tu es persuadé que c'est une volonté consciente qui t'a chassé ainsi. Passablement ébranlé par ce choc mental, tu as toutes les peines à te conditionner pour un nouvel essais avec les cristaux de Delphes. En tout cas, les images que tu obtiendras par rapport à Olivier de Termes ne seront pas très exploitables : des visions de désert, des paysages montagneux peuplés de châteaux antiques, rien de très parlant.